Immatériel fantasme

Les courbes de ce corps qui s'offrent à mes yeux
Sous ce voile léger, transparence impudique;
Je rêve être Zéphyr, petit coquin lubrique
Approchant lentement d'un souffle facétieux

Tour à tour bise fraîche ou rafale d'air chaud
Je m'immisce dessous la blanche mousseline,
Douce main qui parcours l'abord d'une colline
Pour de ses voluptés en crocheter le sceau

Le téton qui se dresse entraîne un tourbillon
Qui roule tout autour, l'embrasse, l'enlace
Et l'embrase. Pour sûr ce sein n'est pas de glace,
Qui allume la braise au coeur de ton sillon.

S'y dirige et l'effleure un discret alizé,
Un vent de gourmandise autour de chaque cuisse
Sur les fesses bientôt le voici qui se hisse
Et joue entre ces monts sans se formaliser...

Mais un être éthéré manque de fermeté
Et glisser sur ce corps, bien qu'étant un délice,
Ne vaut sûrement pas le satin du calice
Qu'une tige pourfend de sa rigidité

En génie aérien je suis petit démon,
Et ne matérialise au seuil de cette grotte
Que mon membre érigé... Quelques instants l'y frotte
Avant de l'insérer sans le moindre sermon

Pour y chercher le feu qui brûle tout au fond!
En mille courants d'air je file avec adresse
Sur ta peau frissonnante au gré de ces caresses,
Et même vient sucer la praline qui fond

Juste sous ta forêt en un nectar sucré...
L'effet se fait sentir et ton antre m'aspire;
Dans ton cou se hasarde un souffle qui soupire
De ce plaisirs qui roule en ton couloir sacré,

Il enfle peu à peu, t'enveloppe bientôt
De mille langue d'air. Je t'emporte, légère,
Te hisse dans le ciel, ivresse passagère,
Assaut pizzicato, ascension rubato

En flux et en reflux de ce sexe qui va
Et vient au fond du tien, appelant la tempête
Qui nous emportera sans doute à la conquête
De ce pays là-bas semblable au nirvana...

Le 21/08/2011 © JFP